Point de vue
Bernard Lyon Caen nous envoie un texte-contribution en vue de l'Assemblée Générale du Parti de
décembre prochain.
Parti Communiste Français Fédération de Paris Section du 17°arrondissement Cellule Léon Lavoir-Etoile
CONTRIBUTION EN VUE DE L’ASSEMBLEE GENERALE DU PCF
Le gouvernement de Sarkozy s'avère le plus réactionnaire et le plus dangereux que la France ait connu depuis la seconde guerre mondiale.
La gauche actuelle, morcelée, désunie, sous l'emprise majoritaire d'un Parti Socialiste incapable de voir au delà de ses propres intérêts électoraux, ne peut pas s'opposer valablement au danger du pouvoir personnel en voie d'instauration.
Les autres "forces" de la gauche ne représentent rien ou pas grand chose.
Les Verts n'existent pas, en dehors d'un groupe municipal appendice du PS et de quelques députés faisant à l'Assemblée groupe commun avec les députés communistes. Ce que l'on appelle "extrême gauche", la LCR, professe des idées avancées mais récuse constamment les moyens de les appliquer, ne voulant participer à un pouvoir ni de près ni de loin.
Les diverses mouvances progressistes, altermondialistes, antilibérales, souvent groupusculaires, ont administré maintes preuves de leur inconsistance politique.
Reste le Parti Communiste Français.
Malgré sa faiblesse et sa perte d'influence considérable, il est le seul à pouvoir fédérer une opposition victorieuse au pouvoir de la droite.
A cela, plusieurs conditions :
- Il n'acceptera pas d'atteinte à son identité, atteinte que rien dans son histoire et son comportement ne justifie. Il restera le Parti Communiste Français.
- Il lui faudra se doter d'une base théorique profonde et large, adaptant les éléments doctrinaux qui ont fondé son action passée au monde du XXI° siècle, aux bouleversements sociaux, économiques, structurels, scientifiques, écologiques qui ont transformé les sociétés. La classe ouvrière n'est plus seulement l'ensemble des travailleurs de l'industrie produisant de la plus-value, mais la totalité des salariés, y compris les techniciens, les cadres, les travailleurs manuels et intellectuels du tertiaire, les employés, les fonctionnaires. Le patronat n'est plus seulement l'homme ou la famille, patron "de combat" ou "patron paternaliste", mais de plus en plus un groupe intégré à la finance internationale. La lutte des classes n'a plus pour seul théâtre l'entreprise, mais la France, l'Europe, le monde. Les grands moyens de production, d'échange, de transport ne sont plus les seuls instruments de l'économie. Les techniques d'information et de communication, le numérique jouent un rôle primordial dans les processus d'exploitation, dans les luttes également.
Les hommes et les femmes ont changé.
Les données idéologiques qui ne prennent pas en compte ces changements sont obsolètes. Un immense chantier doctrinal s'ouvre devant notre Parti.
- Il devra susciter l'enthousiasme en ouvrant des perspectives. Et pas seulement en paroles. Il combattra et appellera à combattre pour une société juste d'où toute exploitation, toute domination seront bannies. Il devra retrouver sa fibre révolutionnaire et afficher comme objectif la disparition du capitalisme. Il se donnera les moyens d'y parvenir. Un parti sans stratégie vitale à long terme se contente d'une politique au jour le jour.
- Il ne prétendra pas agir et lutter seul. Il lui faudra revoir ses conceptions de l'unité.
Unité avec les autres partis et mouvements agissant dans la même direction, excluant toute domination et toute subordination, dérives qui ont constamment ou presque marqué et corrompu nos pratiques unitaires.
- Il doit retrouver son unité propre, sa structure, sa charpente. Il n'est plus supportable d'accepter que, sous prétexte de démocratie interne, on puisse de l'intérieur du Parti et de sa direction prêcher sa disparition, ou sa dilution dans un mouvement aux contours et au contenu imprécis, sans principe et incarnant une "gauche" qui serait n'importe quoi. Trop de centralisme peut nuire à la vitalité de notre Parti, mais l’absence de centralisme a permis l’émergence de pratiques qui lui ont porté préjudice.
Les décisions politiques qui en résultent doivent être applicables par tous après débats et adoption majoritaire.
- Sa direction doit refléter la ligne ainsi élaborée et se sentir constamment responsable devant les militants. Elle se doit d'être suffisamment ferme pour ne pas tolérer la moindre tendance liquidatrice au sein de ses organismes. La direction actuelle, sans personnaliser, est souvent au-dessous de nos attentes.
- Le Parti doit éduquer ses membres, il doit les élever intellectuellement et politiquement. Il a abandonné ces préceptes, qui avaient pourtant contribué à former dans le passé des femmes et des hommes d'un niveau que nous souhaiterions retrouver. Les écoles, séminaires, conférences, enseignant à nos camarades l'histoire, la politique, l'économie nous permettraient de forger une nouvelle génération de militants et de cadres. La formation à tous les échelons est une nécessité primordiale si nous voulons survivre.
- Le Parti réaffirmera avec force la solidarité internationale qui a été la sienne depuis sa création et son soutien sans faille aux peuples déshérités et en voie de libération et aux mouvements contre la mondialisation capitaliste.
- Le Parti s’opposera à toute nouvelle tentative d’asservissement de la France aux puissances financières mondiales et européennes. Il luttera sans compromis contre le retour d’une nouvelle mouture du traité constitutionnel européen rejeté par 55% des français en mai 2005. Il militera pour une Europe des peuples, sociale et démocratique.
- Il pratiquera une solidarité active avec les démunis, quelle que soit leur origine.
- Le Parti ne doit pas avoir honte. Il ne s'avancera pas masqué. Il saura reconnaître les erreurs passées et présentes et ne pas faire de leur critique une auto-flagellation.
Ferme sur ses principes, affichant clairement ses objectifs, ouvert sur la société, fier de son passé et de ses militants, fraternel avec ses alliés, le PCF sera en mesure de répondre aux défis du siècle.
Paris, le 28 octobre 2007
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